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Appel pour un bloc féministe et LGBTQIA+ lors de la Grande Manifestation de la Santé

Ces dernières années, nous assistons à un sous-financement du système des soins de santé et à un démantèlement progressif de l’hôpital public ainsi que de la sécurité sociale. Les économies dans le budget de ces secteurs se comptent en centaines de milliers d’euros. La crise sanitaire que nous sommes toujours en train de vivre arrive dans ce contexte et ne fait qu’aggraver cet état des choses. Les conditions des travailleur.se.s de la santé sont devenues catastrophiques: iels travaillent souvent en sous-effectif, sous stress, doivent effectuer des tâches infinies, sous des contrats de plus en plus précaires et avec des salaires stagnants. Les soins donnés se dégradent, l’attention portée aux patient·e·s diminue, les files d’attente s’allongent et les urgences se remplissent. A cela s’ ajoute le risque élevé pour le personnel soignant de contracter le virus, de tomber malade, de contaminer les proches….

Les travailleuses de la santé: un secteur très féminisé et très précarisé

Dans le secteur des soins de santé près de 80% des employés sont des femmes*. Moins de 50% des médecins sont des femmes* contre plus de 90% d’aides soignantes qui – avec le personnel d’entretien et d’hôtellerie – perçoivent les salaires les plus bas. 47% des personnes occupées dans le secteur des soins travaillent à temps partiel, c’est plus du double que dans les autres secteurs. En outre, la plupart des métiers de la santé les plus précarisés sont occupés par des femmes* issu.e.s de l’immigration et racisées.

Les femmes* ont continué à travailler pendant la pandémie, la boule au ventre, en risquant leur santé et celle de leurs proches. Partout, ce sont majoritairement les femmes* et les minorités de genre qui ont été les plus frappées et qui ont subi les conséquences de la gestion politique défaillante de la crise, que nous subissons depuis maintenant plus d’un an. Leur situation de précarité et de pauvreté est désastreuse, surtout quand iels ont le malheur de subir plusieurs oppressions à la fois (économique, raciste, sexiste, LGBTphobe, etc.).

C’est pour tout cela que nous manifestons à côté des soignant.e.s et revendiquons :

– une santé publique de qualité, accessible à toustes et qui correspond aux besoins des femmes et des personnes LGBTQIA+ indépendamment de la situation économique, de la légalité du statut de résidence dans le pays, de l’identité de genre et ou de sexe et de l’orientation sexuelle ;
– un système de santé qui prenne en compte nos corps, nos identités de genre et de sexe et nos besoins spécifiques qui y sont liés;
– des soins de santé qui ne nous mettent pas systématiquement dans un cadre hétéronormé:
une dépathologisation de la diversité de nos corps et une pleine reconnaissance des droits sexuels et reproductifs pour toustes ;
– un engagement de la part des institutions médicales à travailler contre les violences obstétricales, gynécologiques et toute autre violence sur nos corps. Nous exigeons d’avoir les informations nécessaires avant de consentir à tout acte médical, ou de le refuser ;
– un meilleur traitement pour les travailleur.se.s de la santé enceintes, trop souvent redirigées vers des postes qui ne sont pas adaptés et obligées à se mettre en congé maladie ;
– un accès gratuit à l’avortement pour toustes, quel que soit notre statut et que nos droits ne soient pas en permanence utilisés comme monnaie d’échange selon les gouvernements en place;
– un accès gratuit à la contraception et à la protection menstruelle;
– un refinancement transparent du secteur de la santé, une revalorisation salariale des métiers de la santé et une réelle amélioration des conditions de travail.
– une valorisation de la prévention en plus du soin.
Dans le bloc on donnera priorité à l’occupation de l’espace par les femmes et les diversités de genre (personnes non binaires, trans, gender-fluid, a-genre etc.)

Contactez nous si vous voulez rejoindre le bloc et signer l’appel!