En lumière

Revendications PRIDE 2022

publié le 21 mai 2022

Santé
  • Accueillir, considérer et respecter les corps des enfants intersexes : la RainbowHouse demande la fin des mutilations génitales normalisantes, des stérilisations et des traitements hormonaux pour les enfants intersexes ! Il est temps d’accepter et d’accueillir ces enfants tels qu’ils et elles sont né.e.s : ces corps ne sont pas moins normaux que les autres;
  • Un corps médical et paramédical mieux formé et inclusif : nous demandons la généralisation d’une formation à destination des étudiant.e.s, mais également des professionnel.le.s du secteur médical et paramédical concernant l’accueil, la prise en charge, le traitement et les spécificités des personnes LGBTQIA+ jeunes ou plus âgées, afin de garantir un accès et un traitement respectueux, non-discriminants et pertinents ;
  • Plus de moyens pour la santé des femmes* qui ont des rapports avec des femmes* : la RainbowHouse demande un soutien institutionnel et financier renforcé de la sensibilisation, des actions d’information mais également de dispositifs de santé à destination des publics FSF, pas assez financés tandis que ce public a également des besoins spécifiques ;
  • Don de sang : il n’y a pas de population à risque, il n’y a que des pratiques à risque : nous appelons à la levée de la période d’abstinence de 4 mois sur le don de sang pour les HSH. Le passage de l’abstinence de 12 à 4 mois est un progrès, néanmoins, cela reste une discrimination là où d’autres pays, comme la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou Israël ont sauté le pas de la levée des restrictions ;
  • Des traitements facilités et une sécurité sociale plus inclusive pour les personnes transgenres : simplification de l’accès aux traitements hormonaux et aux chirurgies et création d’un système de remboursement équitable et cohérent des soins de santé transspécifiques menant notamment à la fin des freins au remboursement des soins de santé genrés (gynécologue, etc.) par le « sexe enregistré » ;
  • Garantie des droits reproductifs pour tou.te.s : nous demandons un meilleur accès à la PMA, aux suivis gynécologiques non-discriminants, à la cryopréservation du sperme et des ovules et sur le plan financier, au remboursement par la sécurité sociale, pour tous les couples ou les personnes LGBTQIA+ désireux d’enfanter ou de fonder une famille ;
  • Des soins de santés accessibles et une sécurité sociale plus inclusive des personnes séropositives : la RainbowHouse souhaite une lutte active contre la sérophobie avec la gratuité complète des soins de santé pour les personnes vivant avec le VIH, la gratuité des vaccins contre le HPV (papillomavirus) et les hépatites A et B sans limite d’âge pour les HSH et les personnes immunodéprimées ;
Droits et justice
  • Respect du droit à l’autodétermination des mineur·e·s transgenres : la RainbowHouse demande une dépsychiatrisation totale du parcours des personnes trans* de 16 à 18 ans, une autorisation de la modification du genre enregistré avant 16 ans et une facilitation du changement de prénom avant l’âge de 12 ans ;
  • Une protection sociale juste, inclusive et renforcée pour les demandeur·euse·s d’asile : nous demandons un meilleur accès et un remboursement des soins de santé systématique pour les demandeur·euse·s de protection internationale qui ne sont plus dans des centres d’accueils ;
  • Pour un accompagnement qualitatif et mieux financés des personnes LGBTQIA+ migrantes : nous demandons une augmentation des moyens structurels des associations et dispositifs accompagnant les personnes en demande d’asile, les personnes issues de l’immigration et les réfugié.e.s vers les droits fondamentaux qui doivent être les leurs en Belgique ;
  • Une justice protectrice des personnes intersexes : nous demandons une adaptation de la législation, dans le cadre de l’évaluation des lois anti-discriminations et du code pénal, afin de sanctionner les discriminations et les violences fondées sur les caractéristiques sexuelles ;
  • Egalité des droits pour les travailleur.euse.s du sexe : la décriminalisation du travail du sexe est une grande avancée. Néanmoins, il faut encore construire un cadre sain et sécurisant pour les TDS qui sont des travailleur.euse.s comme les autres. Ils, elles, iels peuvent donc tomber malade, avoir besoin de vacances, ou tout simplement vieillir. La RainbowHouse est du côté de celleux qui luttent et négocient pour un cadre de travail viable, sécurisant et solidaire avec les TDS. Droits à la pension et aux congés, de maladie ou non, doivent être obtenus ;
  • Le bien-vivre, aussi important que le bien-vieillir pour les personnes LGBTQIA+: la RainbowHouse appelle à l’instauration d’un cadre pour la mise en œuvre pratique d’un bien-être mental et physique des LGBTQIA+ seniors, par plusieurs mesures dont le soutien financier et institutionnel à la formation du personnel des centres de soins résidentiels, des maisons de repos, services d’aides à domiciles et autres lieux de résidences, l’engagement de personnes de références sur les problématiques LGBTQIA+ seniors et la création d’une charte d’anti-discriminations mentionnant spécifiquement ce groupe-cible dans toutes les institutions de soins ou de services à domicile aux personnes âgées ;
  • Mieux accompagner les personnes transgenres vers l’emploi : tandis que le public transgenre est fragilisé dans son accès à l’emploi, nous demandons la création d’une politique de lutte contre les discriminations à l’embauche et sur le lieu de travail, axées autour des communautés LGBTQIA+ et plus particulièrement encore autour du public transgenre. Notre pays doit œuvrer à faciliter leur accès, dans un cadre inclusif et sensibilisé à leurs particularités ;
  • Assurer l’accès au logement pour les personnes LGBTQIA+ : La RainbowHouse demande que des tests de situation soient mis en place pour repérer les propriétaires, banques, agences immobilières qui décident de refuser l’accès au logement de personnes LGBTQIA+ et que des sanctions doivent suivre. Les services régionaux de l’inspection du logement doivent pouvoir enquêter suite à une plainte liée à un refus sur base de l’identité de genre et/ou l’orientation sexuelle.
Jeunesse, famille & adoption
  • Une école inclusive à la diversité des identités de genre, de caractéristiques et d’orientations sexuelles: instauration de politiques de lutte contre l’intimidation, le harcèlement et les discriminations dans les écoles et les internats pour tous les enfants LGBTQIA+ et soutien institutionnel et financier renforcé à la formation du personnel scolaire et encadrant aux spécificités des publics LGBTQIA+ et du besoin d’un enfant qui se découvre ;
  • A l’école, plus d’inclusion et de respect pour les jeunes intersexes : traitement des réalités des variations des caractéristiques sexuelles avec une approche dépathologisante et respectueuse dans les programmes et les manuels scolaires, surtout en biologie, en éducation sexuelle et physique ;
  • Une politique EVRAS solide, réelle et financée: création d’un plan d’action financé, clair et obligatoire de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans toutes les écoles, dès le plus jeune âge, avec un focus sur les thématiques LGBTQIA+ ;
  • Fin des discriminations envers les couples de même sexe dans le processus d’adoption : bien qu’obtenu en 2006, le droit à l’adoption pour les couples de même sexe est factuellement un parcours très compliqué. En effet, au-delà du fait que les adoptions internationales soient impossibles, les organismes d’adoption agréés du pays pratiquent des politiques de quota, réduisant les chances des couples homosexuels de pouvoir adopter. Par ailleurs, l’article 348.8 du Code civil prévoit que la mère de naissance peut retirer son consentement durant une période de 6 mois après que l’enfant soit dans sa famille adoptive. Le fait d’être un couple homoxuel, dans ce cadre, est un facteur de risque considérant les discriminations connues et que les chances de retrait du consentement pour le simple fait d’être un couple de personnes de mêmes sexes est réel ;
  • Dans le cadre scolaire comme extra-scolaire, le sport pour tou-te-s et dans le respect de chacun-e : aménagement de l’environnement et des infrastructures sportives afin de les rendre inclusifs pour les personnes intersexes et transgenres ; sujettes à des interdictions d’exercer leur sport.
Sensibilisation & visibilisation
  • Les femmes lesbiennes, bies et pans, grand groupe encore trop souvent invisibilisé : résultat des inégalités systémiques et des discriminations croisées que subissent les femmes, les femmes ayant des rapports avec des femmes sont encore trop souvent gommées du champ médiatique et social. Ceci n’est pas acceptable. C’est pourquoi la RainbowHouse Brussels demande un accroissement de la visibilité de ce groupe-cible et de leurs luttes dans les médias, les fictions, les espaces culturels et publics, en vue de plus de compréhension de leurs réalités, de plus d’inclusion et de représentativité ;
  • Pour une démarginalisation et une plus forte inclusion des personnes intersexes dans les médias : ces personnes représentent 192 000 personnes en Belgique mais les luttes, comme leurs spécificités, sont encore largement invisibilisées du grand public. C’est pourquoi la RainbowHouse appelle à plus de visibilité pour cette communauté ;
  • Après la décriminalisation du travail du sexe, sa démarginalisation sociale : le travail du sexe est un travail comme un autre, qui vise à vendre sa force de travail contre une rémunération. La RainbowHouse appelle donc à plus d’inclusion et à une démarginalisation des travailleur.euse.s du sexe et de leur activité ;
  • Visibiliser et sensibiliser à l’identité et aux spécificités des personnes asexuelles : en Belgique, environ 110 000 personnes sont asexuelles. Très peu médiatisées, ces personnes ont pourtant des besoins et une identité propre à respecter et considérer. La RainbowHouse demande donc plus de visibilisation et d’intérêt politique autour des questions des personnes asexuelles et aromantiques à Bruxelles et en Belgique ;
  • Mieux visibiliser les personnes porteuses d’un handicap ou moins valides pour mieux les accompagner : la RainbowHouse demande une plus grande inclusion, défense et visibilisation des droits des personnes moins valides (physiques et mentales) de nos mouvements. Les discriminations croisées entravant toujours plus la vie des personnes qui les touchent, les personnes LGBTQIA+ porteuses d’un handicap sont particulièrement impactées tandis que leur visibilisation est pratiquement inexistante. Être soutenu·e, c’est d’abord être vu·e et découvert·e. C’est aussi vrai pour ce groupe-cible ;
  • Des financements justes et structurels pour les associations LGBTQIA+ : la RainbowHouse Brussels appel à un soutien renforcé du milieu associatif LGBTQIA+ qui permet de sensibiliser différents publics, de favoriser des approches différentes et complémentaires concernant les identités de genres et les orientations sexuelles. Ce tissu donne également l’occasion de faire un travail de prévention de terrain pour lutter contre les actes et les discriminations LGBTQIA+phobes, les violences et récolter les besoins émergents des communautés de l’acronyme. Aujourd’hui, les associations fonctionnent avec des subsides qui ne sont pas souvent pérennes, souvent basés sur des appels à projets, énergivores sur le plan administratif pour les équipes (quand les associations en disposent). La RainbowHouse demande des financements solides et durables qui permettent aux associations de fonctionner sans crainte du lendemain et de manière optimale tout au long de l’année.

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