En lumière

VIOLENCES POLICIÈRES A LA PRIDE, LE COUP DE TROP

publié le 21 mai 2019

Ce samedi 18 Mai 2019, nous commémorions et célébrions tou.te.s ensemble les 50 ans de la révolte de Stonewall et la revendication des droits pour tou.te.s les personnes LGBTQI+. Pour rappel, le 28 juin 1969, des révoltes éclataient dans un quartier de New York, au Stonewall Inn. Cette révolte était portée par des personnes LGBTQI+, précarisées, non-blanches, travailleur.euse.s du sexe, refusant les répressions policières et étatiques dont elles étaient victimes de manière incessante, lançant ainsi les premières “Pride” dans le monde.

Malgré ce moment historique, c’est un bien mauvais souvenir qui restera gravé dans la mémoire de nombre de nos participant.e.s. En effet, le cortège VNR, regroupant des militant.e.s ainsi que plusieurs associations telles que Reclaim the Pride, Queer Support the Migrants et le Collectif de Lutte Trans se sont non seulement vu.e.s interdire la participation à la Pride par la police, mais ont également été nassé.e.s, violenté.e.s, et gazé.e.s. Venu.e.s dénoncer les effets de pink-washing, la récupération commerciale et politique de la Belgian Pride, ainsi que la présence même des partis politiques à la Pride, leur liberté d’expression n’aura été que de courte durée. En effet, ces dernièr.e.s ont à peine eu le temps de se positionner dans le cortège et de dérouler leur banderole que la police les a presque immédiatement encerclé.e.s, avant de les pousser violemment hors du cortège. Notons par ailleurs que parmi ces manifestants et à leur côtés se trouvaient plusieurs administrateurs de la RainbowHouse Brussels.

Le second cortège de policier.e.s auquel les participant.e.s se sont retrouvé.e.s confronté.e.s se trouvait au niveau du char de la N-VA qui était entouré par pas moins d’une quinzaine de policiers à lui seul, visiblement pour assurer la sécurité de ses membres.

Pour la deuxième année consécutive, nous avons assisté à des violences policières flagrantes et non-justifiées pendant le cortège de la Belgian Pride, et ce contre des militant.e.s venu.e.s porter un discours clair, pacifiste et légitime. Il est intolérable, qu’en pleine commémoration de Stonewall, un soulèvement des plus précarisé.e.s et marginalisé.e.s de notre communauté LGBTQI+ contre les violences policières, de voir ces mêmes violences s’exprimer une fois encore contre les mêmes personnes. Qu’avons-nous fait ces 50 ans dernières années pour laisser ce genre d’évènements se produire à nouveau ? A quel moment avons-nous choisi de privilégier la présence et la sécurité d’un parti politique ne respectant pas nos valeurs à celles de nos participant.e.s ?

Il est de la responsabilité de chacun.e, et particulièrement des associations organisatrices, dont la RainbowHouse Brussels, de se positionner fermement et clairement contre ces violences. Sinon, nous laissons encore une fois une partie de nos communautés LGBTQI+ derrière nous, à savoir les personnes les plus précaires, les personnes racisé.e.s, les travailleur.euse.s du sexe, toutes ces personnes qui connaissent par ailleurs les violences policières et étatiques mieux que personne.

Nous rappelons à cette occasion que la RainbowHouse Brussels s’est clairement positionnée au sein de la Belgian Pride contre la présence de tous les chars politiques et plus vigoureusement encore contre celui de la N-VA lors de la Pride (sans pour autant atteindre la majorité nécessaire pour faire changer cette donnée). Cette position n’émane pas de nulle part, mais bien de nos associations membres et des militant.e.s que nous rencontrons tous les jours, qui nous expriment la violence que représente la participation d’un parti tel que la N-VA, mais aussi de l’ensemble des partis politiques. C’est en soutien aux plus précaires, aux plus marginalisé.e.s et aux plus discriminé.e.s d’entre nous que nous refusons de laisser cette violence s’exprimer.

Selon nous, nous faisons face à une urgence : celle d’entendre et de faire entendre les voix de nos communautés, plus particulièrement les voix les plus oublié.e.s, les plus marginalisé.e.s, et qui, quand elles s’expriment, doivent prendre le risque de passer une après-midi entière entourées par la police à se faire malmener et violenter.

La RainbowHouse Brussels souhaite donc réaffirmer sa position contre la présence des partis politiques lors de la Belgian Pride, ceux-ci causant plus de dégâts au sein de la communauté que de solidarité. Nous nous insurgeons très fermement contre la manière dont cet événement a été géré en particulier par la police.

En lien