En lumière

Communiqué de presse : Let the Hungarian Pride March.
publié le 26 juin 2025
Sous le regard attentif de l’Europe démocratique, ce samedi 28 Juin, aura lieu la « Pride interdite” de Budapest. Suite à une loi restrictive de plus pour les LGTBQIA+ hongrois, le maire de Budapest, vient défier Viktor Orbán en jouant sur le caractère municipal de l’événement.
Une brève histoire des droits des LGBTQIA+ sous Viktor Orbán
Autrefois considéré comme un pays plutôt progressiste, la Hongrie effectue un virage à 180° avec l’arrivée de Viktor Orbán au pouvoir en 2010.
En 2011, son parti, Fidesz – Union Civique Hongroise, vote une nouvelle constitution qui ne laisse aucune place au mariage pour les couples de même sexe et aux familles arc-en-ciel. De nouvelles lois ratifiées en 2020 viennent compléter le blocage des familles LGBTQIA+ en leur interdisant l’adoption. La même année, un amendement à l’article 33 est voté, definissant le genre comme le « sexe biologique basé sur la naissance et le génome », interdissant ainsi de fait toute reconnaissance juridique et changement d’état civil pour les personnes transgenres et intersexes. Le 14 avril 2025, le Parlement viendra compléter sa chasse aux sorcières en adoptant un amendement à la constitution stipulant que seuls les genres masculin ou féminin existent.
L’année suivante, en 2021, la fameuse loi sur la propagande vient limiter les discussions et les représentations relatives aux personnes LGBTQIA+ dans les établissements scolaires et les médias. Le gouvernement Hongrois vise ainsi à effacer les personnes LGTBQIA+ de l’espace public, véhiculer des stéréotypes négatifs à leur égard et empêcher l’accès aux jeunes de précieuses informations répondant à leurs questionnements éventuels.
Le 18 mars dernier, le Parlement Hongrois adopte un projet de loi interdisant « d’organiser un rassemblement en violation » de cette loi de 2021, tout en prévoyant des amendes de 500 euros pour les participants et donnant carte blanche aux autorités pour utiliser la reconnaissance faciale pour les cibler.
L’Europe s’insurge et le maire de Budapest résiste.
Un vingtaine de pays européens, dont la Belgique, demandent à la Commission Européenne de prendre des sanctions à l’égard du gouvernement Hongrois afin de mettre un frein à la dérive autoritaire et à la restriction systématique des droits des LGBTQIA+. De nombreuses associations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International lancent une campagne de protestation sous le slogan #letpridemarch.
Malgré tout, le 19 juin la police hongroise annonce l’interdiction de la Marche Fiertés de Budapest en application de la loi du 18 mars. Cependant le maire écologiste de la ville, Gergely Karácsony, réagit en clamant qu’il s’agit d’un événement municipal et que par conséquent nulle autorisation est nécessaire. Le Pride de Budapest aura bien lieu ce Samedi 28 Juin.
La Brussels Pride et la RainbowHouse Brussels agissent partout où l’extrême droite agit !
En 2025, la Brussels Pride a appelé sous le thème : “United, time to protect our freedom, rights” à agir pour que la convention européenne des droits de l’homme soit d’application dans tous les Etats membres de l’Union européenne. La présidente de la Budapest Pride, Viktória Radványi, et le maire de Budapest étaient d’ailleurs nos invités à la Pride March du 17 mai.
Et ce samedi de nombreux membres d’associations de la RainbowHouse Brussels se joindrons à eux pour veiller à ce que la Budapest Pride garantisse les droits et la liberté de rassemblement des personnes LGBTQIA+ toute l’année.
Plusieurs eurodéputé·s, ministres et député·es belges, ainsi que la commissaire européenne en charge de l’Égalité, seront également du voyage. Bien que ce soit un message dont on ne peut que se réjouir, la Brussels Pride et la RainbowHouse Brussels demandent plus à l’Union européenne: des sanctions concrètes pour les pays membres, dont la Hongrie, qui portent gravement atteinte à la liberté d’association et d’expression.